Pourquoi les hauts fonctionnaires chinois sont-ils détestés en Chine ? (1/2)

Publié le par wangyoann

                Il est inutile de rappeler ici que la corruption s’est presque généralisée en Chine, et que certains (une extrême minorité) de ces corrompus (comme par hasard, ceux qui se font attraper appartiennent souvent à une aile opposée à celle actuellement au pouvoir, et dont le chef est Hu Jintao) arrivent quand même à croupir en prison !

            Non, ici c’est un autre « phénomène » que nous souhaitons dévoiler afin de montrer que l’opinion très négative qu’a la population chinoise sur ses fonctionnaires est parfaitement compréhensible. Ce « phénomène » s’appelle en chinois « 复出 » (fuchu, traduction un peu forcée de « renaissance, résurrection »).

 

Qu’est-ce que cette « résurrection » ?

                De nombreuses « affaires » de corruption, d’incompétence manifeste, de malversation, etc., éclaboussent régulièrement le gouvernement chinois ; par exemple : l’ancien ministre de la Santé (Zhang Wenkang) et l’ancien maire de Pékin (Meng Xuenong) ont dû démissionner en 2003 à cause de leur gestion calamiteuse du SRAS ; l’ancien P.D.G. de Sinopec, Ma Fucai, a dû, lui, démissionner à cause d’un important accident à Chongqing en 2004 dont la responsabilité est a été manifeste, etc. Eh bien, une fois la disgrâce passée, tous ces anciens hauts responsables (d’entreprises et du parti, on vous le rappelle, le mélange des genres est une grande spécialité chinoise) ont retrouvé soit un poste aussi élevé que leur poste précédent, soit un poste supérieur !!! Et nous crions tous en cœur : Vive l’incompétence !!

 

Que dit la loi chinoise ?

                Un nouveau projet de loi est en cours de « discussion », ce projet est intitulé « modification de la loi de contrôle de l’administration ». Il présente la manière dont les fonctionnaires qui ont été sanctionnés peuvent ou non retrouver un poste au sein de l’administration. Un extrait ci-dessous : « si [le fonctionnaire] a eu comme autre sanction que celle de l’exclusion [du parti], et que durant cette période il s’est repenti [de ses fautes] et qu’en plus il n’a pas enfreint à nouveau la loi, une fois le temps de la sanction écoulée, les organes de contrôle lèvent la sanction puis en informe la personne incriminée et son unité de travail ». En bref, cela signifie qu’une fois que la sanction est levée, le fonctionnaire indélicat, corrompu ou autres, peut sans la moindre difficulté retrouver la place qu'il occupait auparavant, et en plus, on apprend que cela n’influencera pas ses chances de promotion ! Cette « résurrection » signifie donc que les fonctionnaires sanctionnés peuvent reprendre leur poste comme si de rien n’était !!!

Honteux ? Scandaleux ? Inadmissible ? Oui, oui, nous en sommes en Chine !

 

Wangyoann

 

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W
<br /> La tricherie, le favoritisme et les autres actes inadmissibles sont présents dans toutes les sociétés, en France, comme ailleurs. Toutefois, en France, nous avons des institutions indépendantes du<br /> pouvoir politique, ce qui permet (fort heureusement) au pouvoir judiciaire de condamner (ou non) les fautifs lorsque les preuves sont suffisantes. Les problèmes majeurs en Chine sont premièrement<br /> l'opacité de toutes les décisions politiques, judiciaires et économiques, et deuxièmement la concentration des pouvoirs entre les mains d'un seul parti présent dans toutes les strates de la société<br /> (entreprises, écoles, administration, tribunal…). Lorsque des fonctionnaires chinois sont accusés de corruption, comme récemment à Chongqing, les procès se tiennent à huis clos, le message ainsi<br /> véhiculé est "circuler il n'y a rien à voir", jusqu’au jour où la décision de la peine tombe comme un couperet, décision prise dans les arrières cuisines du Parti ! Ne parlons même des droits de la<br /> défense quasiment absents en Chine !<br /> La règlementation chinoise elle-même favorise les hauts fonctionnaires à « corrompre » d'autres fonctionnaires ou des entrepreneurs privés: l'un possède le pouvoir de l'argent quand l'autre possède<br /> le pouvoir d'autorisation. Pourquoi est-il facile aux hauts fonctionnaires de corrompre autrui ? Tout simplement parce que les hauts fonctionnaires chinois disposent chacun d’un budget (très opaque<br /> lui aussi) pour inviter des entrepreneurs privés (ou non, il peut s’agir également d’autres hauts fonctionnaires) à « améliorer les relations entre l’administration et le secteur privé », ce budget<br /> sert donc à inviter ces messiers (aux frais du contribuable chinois !) dans les plus grands palaces, réunions dans lesquelles on ne parle guère de choux et de carottes ! Mais plutôt des nouveaux<br /> projets immobiliers, d’infrastructures…, et comme tout ce beau monde appartient, dans la très majorité des cas, au Parti, nous vous laissons imaginer les interactions « incestueuses » qu’il peut y<br /> avoir dans tout le processus de décision ! Ajoutons enfin que toutes les entreprises moyennes et grandes en Chine sont dirigées par des cadres du Parti (la plupart du temps), et que les<br /> entrepreneurs chinois (ceux dont l’entreprise a déjà atteint une certaine taille) assument souvent de hautes responsabilités dans la ville ou dans leur région d’origine.<br /> C’est donc l’opacité régnante partout en Chine qui favorise la corruption, le délit d’initié… C’est le « règne de l’argent » surtout qui « corrompt » les hauts fonctionnaires de ce pays.<br /> Pour trouver des hauts fonctionnaires chinois corrompus, ce n’est pas très difficile, vous n’avez qu’à vous rendre dans les lieux dits « douches publiques » (浴场), du lundi au vendredi soir (vous<br /> imaginez sûrement pourquoi ?). Vous constaterez que les lieux sont très fréquentés, en particulier par ces fonctionnaires, car les invitations dans ce type d’endroit font également parties du<br /> travail « d’amélioration des relations… » ; par contre, ils ne fréquentent pas ces lieux le week-end, car dans ce cas-là, ils devraient payer de leurs propres poches !!<br /> <br /> Wangyoann<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Honteux ? Scandaleux ? Inadmissible ? Oui, oui, nous en sommes en Chine !<br /> ce n'est pas en France qu'on verrait ça!!!<br /> <br /> Ségolène Royal. La tête de liste PS en Poitou-Charentes et ancienne candidate à la présidentielle a été définitivement condamnée en 2008 par la cour d'appel de Rennes à indemniser deux anciennes<br /> attachées parlementaires, au terme de douze années de procédure.<br /> <br /> Jean-Paul Huchon. En 2008, la tête de liste en Ile-de-France a été condamnée en appel à six mois de prison avec sursis, 60.000 euros d'amende, pour «prise illégale d'intérêts»<br /> <br /> Julien Dray, en décembre, le parquet de Paris avait infligé un simple rappel à la loi au député socialiste de l'Essonne, ans le cadre de l'affaire des mouvements de fonds suspects sur ses comptes<br /> et ceux d'associations dont il est proche<br /> <br /> Jean-Marie Le Pen a été condamné plusieurs fois à des peines d’inéligibilité, de prison avec sursis et beaucoup de francs (puis d’euros) d’amende comme en 2009<br /> <br /> Léon Bertrand, Pas encore condamné maire UMP de Saint-Laurent du Maroni et ancien ministre, est candidat bien qu’en détention provisoire en Martinique depuis fin novembre. Il serait impliqué dans<br /> une affaire de favoritisme<br /> <br /> Les cas les plus retentissants<br /> <br /> Jean Tibéri a été condamné à dix mois de prison avec sursis 10.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité pour fraude électorale. Il a fait appel.<br /> <br /> Patrick Balkany le député-maire de Levallois a été condamné en mai 1996 à 15 mois de prison avec sursis et 200.000 francs d'amende (30.000 euros). Pour avoir employé à des fins personnelles pendant<br /> dix ans trois employés municipaux<br /> <br /> Alain Juppé, alors maire UMP de Bordeaux est condamné à 18 mois de prison avec sursis et à une peine de dix ans d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris<br /> <br /> <br />
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